On constate aujourd’hui une croissance de plus en plus forte des demandes d’ouverture d’un dépôt de gaz butane. Les demandes d’informations sur cette question représentent en moyenne 80% des requêtes qui sont reçues sur les plateformes clients. Il y a toujours quelqu’un de votre entourage qui vous posera la question comment ouvrir un dépôt de gaz butane ; quand il sait que vous travaillez dans le secteur pétrolier. Il est vrai que le commerce du gaz butane demeure une activité lucrative du fait de la forte demande du produit. Cette forte demande, s’inscrit naturellement dans la politique de lutte contre la déforestation consécutive aux prélèvements massifs de bois de chauffe destiné à l’approvisionnement des ménages en ressources énergétiques engagée par le gouvernement ivoirien depuis les années 1993. Les actions de l’Etat ont été marquées par des efforts constants en vue de rendre disponible le gaz butane et la mise sur pieds de mesures incitatives notamment la subvention de la portion de gaz butane destinée à la consommation des ménages. Ces mesures ont contribué fortement à améliorer l’accès au gaz butane et à accroitre la consommation énergétique aussi bien des ménages que des industries. Le gaz butane a conquis les utilisateurs par ses atouts indéniables que sont l’économie réalisée dans la durée, la propreté de la cuisine et la facilité de manipulation du feu ; contrairement à la pénibilité d’allumage du bois ou du charbon. De plus l’offre en gaz butane s’améliore et est même en croissance permanente. Nous sommes même tentés de dire sur la base des données disponibles que l’offre reste même en deçà de la demande du marché estimée par les gouvernements successifs.

 

LE MARCHÉ

 

Ce qui montre le potentiel du segment pour les marqueteurs d’une part et pour les revendeurs d’autre part. La chose est connue, le business des dépôts de gaz butane séduit et continue d’attirer les petits entrepreneurs et même des salariés qui souhaitent arrondir leur fin de mois. Dans cette ruée, chacun y va selon ses moyens. Dépôt à domicile ; dans son garage ou sur sa terrasse, dépôt en quincaillerie ou dépôt en magasin. On assiste ainsi à des installations anarchiques de dépôts de gaz butane ; échappant à toute réglementation, aux contrôles ou aux normes. Tous ces arrangements sont-ils sans inconvénients ? Quels sont les risques de ces pratiques anarchiques ? Que dit la réglementation ? Et quelles peuvent être les solutions ?

 

Une compétition qui tue la rentabilité

 

S’il est facile de se procurer un stock de consignes pour démarrer l’activité par le moyen détourné de petits arrangements avec les camionneurs qui effectuent les livraisons dans les quartiers, on n’a plus la garantie de rentabilité ; puisque dans le petit rayon de notre voisinage, ils installeront aussi plusieurs autres petits revendeurs. Ainsi, les revendeurs en surnombre sur la même petite zone seront obligés de se partager le peu de clients. Et la rotation des bouteilles en ménage (en moyenne 3 semaines pour la B12 et 10 jours pour la B6) viendra considérablement baisser les prévisions de recette des revendeurs en surnombre sur une zone. D’où l’importance de la distanciation des revendeurs.

 

Une insécurité grandissante

 

De plus en plus nous trouvons aux devantures des quincailleries de nos quartiers des consignes de gaz butane et, quelques-unes vendent les recharges de gaz butane. Si cela parait pour un avantage dans la facilité et la disponibilité du produit butane aux yeux du grand nombre. Il n’en demeure pas moins un risque majeur pour la sécurité des biens et des personnes.

En effet, le gaz butane étant un produit hautement inflammable, son stockage ne peut se faire à proximité d’autres produits eux-mêmes inflammables tels que la peinture, les diluants, les colles, les vernis etc… aussi, les bouteilles pouvant présenter des anomalies liées à l’usure, susceptibles de les rendre fuyardes ; ne doivent pas être stockées dans des magasins clos et surchargés. Dans les quincailleries les vendeurs actionnent des interrupteurs pour tester les lampes et ampoules qu’achètent les clients, manipulent leurs téléphones portables, utilisent des prises ouvertes pour les tests. Alors la source d’énergie, l’étincelle pouvant déclencher le feu ou l'explosion est partout. Ces conditions de stockage représentent un vrai danger et une exposition permanente au risque d’incendie et explosion ; d’autant plus que ces tenants de quincaillerie ne sont pas formés, ni sensibilisés aux conditions de stockage du gaz butane.

 

Une réglementation en la matière

 

Il existe une réglementation qui définit les conditions d’ouverture et d’exploitation d’un dépôt de gaz butane. Et, cette activité est soumise à un agrément de la Direction des Hydrocarbures. Ci-dessous, les conditions d'ouverture et d’exploitation d’un dépôt de 3ème classe (type dépôt revendeur de quartier) :

 

- Disposer d’une autorisation d’exploitation gaz butane délivré par le ministère de tutelle,

- Avoir un local de stockage des bouteilles ,LE MARCHÉ

- Disposer maximum 100 bouteilles sur 24 m² (100 bout/ 24 m²),

- Eviter le transvasement des bouteilles,

- Se munir d’Equipements de Sécurité Individuelle (chaussures de sécurité, casque, gants)

- Prendre les dispositions pour protéger les personnes et les équipements contre les vols, les agressions, les braquages, etc.

- Disposer de deux (2) extincteurs portatifs de type « ABC » six (6) kilogrammes au moins,

- Avoir un stock outil minimum de 130 bouteilles (B6 et B12confondus),

- Prendre toutes les dispositions afin que le dépôt soit aéré,

- Eviter toute source de chaleur dans un rayon de dix (10) mètres,

- Disposer d’une signalétique sur les consignes de sécurité et les numéros d’urgence,

- Ne disposer que de luminaires antidéflagrants et s’assurer que tous les fils électriques sont bien encastrés (lampes adaptées à l’environnement gaz butane pour éviter les risques d’explosion)

 

Des pistes de solutions

 

Le contrôle des installations et activités des dépôts revendeurs étant du ressort de l’Etat, via la Direction des Hydrocarbures, la contribution de tout autre acteur ne peut se faire que dans la limite de son champ d’action.

Ainsi, il revient à chacun d’opter pour une attitude responsable face à cette problématique. Les consommateurs doivent s’engager à ne s’approvisionner que dans les magasins disposant d’un agrément. Les revendeurs doivent mettre leur commerce aux normes de sécurité et de réglementation et pratiquer la distanciation. Eviter de s’exposer et d’exposer les ménages au danger lié au transvasement illicite première source des bouteilles fuyardes.

Et enfin pour les marqueteurs, ils doivent s’impliquer dans l’accompagnement des acteurs de leur circuit de distribution ; en mettant l’accent sur la sensibilisation aux gestes de sécurité. Mais mieux les aider à avoir une approche plus professionnelle de leur métier, mettre à leurs dispositions des outils et un mécanisme d’encadrement pour en faire de vrais entrepreneurs.

 

Et sur cet aspect nous découvrirons dans les mois à venir les solutions pratiques et innovantes qui sont proposées par PETRO IVOIRE.